
L’agression brutale d’un policier de la BAC à Tourcoing, dont la vidéo choquante a inondé les réseaux sociaux, révèle une fois de plus la violence impunie qui gangrène nos rues. Trois jours après cet acte ignoble, cinq adolescents ont été mis en examen, un simulacre de justice qui ne masque qu’à peine l’échec retentissant de l’État face à la délinquance juvénile.
Deux des agresseurs présumés croupissent désormais en détention provisoire, une maigre consolation pour une victime marquée plus psychologiquement que physiquement. Selon la procureure de Lille, Carole Etienne, les autres sont sous un « strict contrôle judiciaire », avec des mesures éducatives qui s’apparentent souvent à des tape-sur-les-doigts pour des actes d’une telle gravité. Le ministre de la Justice démissionnaire, Gérald Darmanin, ancien maire de Tourcoing, a beau jeu de dénoncer un « scandale », mais son impuissance à enrayer cette spirale de violence est flagrante.
L’intervention pour un simple vol de trottinette a dégénéré en un déchaînement de haine, où un policier a été piétiné, humilié, sa matraque volée. Outre les violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, des enquêtes sont ouvertes pour le vol initial et la diffusion de la vidéo de l’agression. Mais ces procédures parviendront-elles réellement à endiguer le sentiment d’impunité qui pousse ces jeunes à de tels actes ? La question reste, malheureusement, sans réponse.
Le « second scandale », comme le nomme Darmanin, est cette diffusion quasi instantanée des images, montrant le policier maintenu au sol, frappé au visage, le tout sous les rires et les encouragements. Cette complaisance face à la violence, ce désir de humilier l’autorité, est le reflet d’une société où les repères se sont dangereusement estompés, laissant la place à une spirale de dégradation.