
La nouvelle est tombée comme un couperet : la cour d’appel de Paris a rejeté le recours des syndicats d’Altice France, maison mère de SFR, ouvrant la voie à une restructuration financière aux conséquences potentiellement désastreuses. Malgré les craintes exprimées par la CFDT, l’UNSA et le CSE, qui dénonçaient un plan de sauvegarde accélérée visant à une vente à la découpe de SFR, la justice a donné son feu vert, estimant qu’aucun élément « sérieux » ne justifiait une suspension.
Cette décision est un coup dur pour les près de 8 000 employés de SFR, qui voient s’éloigner la possibilité d’empêcher l’accord de réduction de dette. Pour les syndicats, cette opération ne poursuit qu’un objectif : préparer la cession de pans entiers du groupe, avec des répercussions sociales inévitables. Les déclarations triomphantes d’Arthur Dreyfuss, PDG d’Altice France, qui se félicite d’une restructuration effective au 1er octobre et d’une dette ramenée de 24 à 15,5 milliards d’euros, sonnent comme une sombre promesse pour l’avenir des salariés.
En échange de cette réduction drastique, les créanciers, parmi lesquels des fonds américains comme BlackRock, Pimco et Fidelity, s’empareront de 45 % du capital. Patrick Drahi conservera une participation majoritaire de 55 %, mais cette dilution majeure du capital et l’urgence de cette restructuration soulèvent de sérieuses questions quant à la pérennité du modèle social de SFR. L’incertitude plane désormais sur l’emploi, les investissements et la qualité des services pour les clients, tandis que le groupe semble s’engager sur une voie périlleuse.