
Alors que la régénération est un don rare chez les animaux, comme le lézard ou la salamandre, elle est presque inexistante dans le monde des affaires. Pourtant, Euronext, la Bourse paneuropéenne, semble avoir déjoué toutes les prévisions. Après un divorce douloureux et une entrée en Bourse en juin 2014 dans une situation précaire, l’entreprise s’apprête à faire son entrée au CAC 40, onze ans plus tard. Un succès apparent qui soulève des questions sur les critères de cette promotion.
Ce qui rend cette ascension encore plus sujette à débat, c’est qu’Euronext, via son propre comité scientifique, est l’entité qui définit la composition de l’indice vedette de la place de Paris. C’est donc elle-même qui a orchestré et annoncé sa propre promotion le jeudi 11 septembre, effective dès le 22 septembre. Une situation qui crée un conflit d’intérêts évident et jette une ombre sur la crédibilité de cette entrée.
Cette ascension s’accompagne de la chute de TP (ex-Teleperformance), un géant de la relation client qui valait 12 milliards d’euros lors de son entrée au CAC 40 en juin 2020, et dont la valeur a chuté à seulement 3,8 milliards d’euros. Les investisseurs semblent considérer que l’entreprise et ses 490 000 employés sont menacés par l’avènement de l’intelligence artificielle générative. Cette transition met en lumière la brutalité du marché et la fragilité des entreprises face aux avancées technologiques, soulevant des inquiétudes quant à l’avenir de l’emploi dans ces secteurs. L’ascension d’Euronext, dans ce contexte de turbulences, apparaît comme un symbole de la complexité et de l’opacité des mécanismes boursiers.