
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a jeté un froid sur les ambitions budgétaires du gouvernement Lecornu, plaidant pour un accord sur « 35 à 36 milliards » d’euros d’économies, loin des 44 milliards initialement envisagés par François Bayrou. C’est une baisse significative, signe d’un gouvernement déjà en difficulté face à la réalité économique. Le revirement sur la suppression des jours fériés, mesure jugée « hautement impopulaire », est un aveu de faiblesse du nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, cherchant désespérément à éviter une fronde sociale.
Yaël Braun-Pivet insiste sur la « justice fiscale », exhortant tous les acteurs, y compris le patronat, à contribuer. Une déclaration qui sonne creux face aux menaces du Medef, brandissant une « grande mobilisation patronale » en cas d’augmentation des impôts des entreprises. La crise de confiance est palpable, et le dialogue semble rompu avant même d’avoir commencé. La proposition socialiste de revenir sur la réforme des retraites et d’instaurer une taxe sur les plus hauts patrimoines, prônée par Gabriel Zucman, est balayée d’un revers de main par les macronistes et la droite, craignant une fuite des capitaux. Un scénario de délocalisation massive plane déjà sur l’économie française.
Le climat politique est au bord de l’implosion. Marine Tondelier (EELV) qualifie le Premier ministre d’« illégitime » et Manuel Bompard (LFI) dénonce un « déni de démocratie », promettant une motion de censure si Lecornu ne se soumet pas à un vote de confiance. Le Parti communiste, par la voix de Fabien Roussel, est prêt à « appuyer sur le bouton de la censure », annonçant des « ruptures claires et franches ». Pendant ce temps, Marine Le Pen appelle ses partisans à se préparer à de nouvelles élections législatives, rêvant déjà de voir Jordan Bardella à Matignon. L’incertitude politique est maximale, menaçant de paralyser le pays. Le gouvernement, à peine en place, semble déjà condamné à naviguer à vue, sans boussole ni soutien réel, face à une opposition unie dans son rejet.