
La Réserve fédérale américaine (Fed), pilier de la stabilité économique, vient de subir un coup dur avec la nomination controversée de Stephen Miran. Confirmé de justesse par un Sénat républicain acquis à la cause présidentielle, Miran, architecte des politiques économiques de l’actuel gouvernement, prend place à la table des décisions monétaires. Une manœuvre qui soulève des inquiétudes majeures quant à l’indépendance de l’institution, traditionnellement à l’abri des pressions politiques.
Les démocrates, vent debout contre cette nomination, dénoncent une « servitude » annoncée. Et pour cause : Miran n’a pas l’intention de couper les ponts avec la Maison-Blanche, préférant un simple congé sans solde à une démission claire. Une situation inédite qui jette une ombre sur l’impartialité de ses futures décisions. Rappelons que Miran s’est déjà distingué en minimisant l’impact des droits de douane, un point de vue à l’opposé de la majorité des économistes et aligné sur les discours gouvernementaux.
Cette arrivée fracassante intervient dans un contexte de forte pression de la part du gouvernement pour une détente monétaire agressive. Malgré les risques inflationnistes persistants, le président réclame ouvertement des baisses de taux, allant jusqu’à haranguer le président de la Fed, Jerome Powell, sur les réseaux sociaux. Cette ingérence flagrante compromet non seulement la crédibilité de la Fed, mais également sa capacité à agir sereinement face aux défis économiques.
Alors que la première baisse de taux de 2025 est imminente, l’ombre du pouvoir exécutif plane désormais sur les délibérations de la banque centrale. Cette prise de contrôle insidieuse de la Fed par des fidèles partisans du gouvernement pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l’économie américaine, en sacrifiant la rigueur monétaire sur l’autel des ambitions politiques à court terme. L’avenir de l’indépendance de la Fed semble plus incertain que jamais.