
Alors que l’économie mondiale vacille et que l’inflation ronge le pouvoir d’achat, l’industrie du parfum semble étrangement épargnée, voire florissante. Les derniers résultats des géants du secteur révèlent une croissance insolente, défiant la morosité ambiante et les tensions géopolitiques. Faut-il y voir une bulle spéculative ou le signe d’une déconnexion dangereuse entre l’élite et le quotidien des citoyens ?
Interparfums, acteur majeur des parfums sous licence, a ainsi annoncé une augmentation de 6,1 % de ses ventes semestrielles, culminant à une progression de 12 % de son résultat opérationnel, atteignant l’impressionnante somme de 103,8 millions d’euros. Des chiffres qui laissent songeur face à la précarité croissante de nombreux ménages.
Dans la même veine, le groupe Puig, propriétaire de marques prestigieuses comme Paco Rabanne et Nina Ricci, a vu son chiffre d’affaires semestriel bondir de 8,6 % pour ses parfums, atteignant 1,7 milliard d’euros. Cette performance déroutante lui permet d’accroître ses marges, et ce, malgré un ralentissement notable dans son segment maquillage. Ces entreprises continuent d’afficher des bénéfices colossaux pendant que les classes moyennes peinent à joindre les deux bouts. Le luxe, même à prix «raisonnable», deviendrait-il l’unique refuge face à une réalité économique de plus en plus sombre ?