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La transformation des zones commerciales en "ville de demain", autrefois présentée comme une opportunité en or, se transforme en fiasco face aux reculades politiques.

Le groupe Frey, autrefois grand visionnaire de la requalification des centres commerciaux, semble aujourd’hui se heurter à une sombre réalité. Ce qui était perçu comme une opportunité en or dans la transformation des entrées de ville, face au dispositif zéro artificialisation nette (ZAN), menace de devenir un véritable fiasco. Ces zones, autrefois entièrement artificialisées et emblèmes de l’étalement urbain, devaient incarner la ville de demain, mais l’illusion commence à se dissiper.

À l’automne 2023, le gouvernement Borne annonçait fièrement une première enveloppe pour des études sur la transformation d’une vingtaine de sites pilotes, suivie d’une deuxième vague pour atteindre 89 projets. C’était l’époque où le ZAN était sur toutes les lèvres, avant que le Parlement ne commence son détricotage législatif, semant le doute sur la pérennité de ces ambitions. L’intérêt soudain des pouvoirs publics pour ces périphéries, longtemps délaissées, sonne désormais comme une intervention tardive et potentiellement inefficace.

Antoine Frey, PDG de la foncière éponyme, s’était positionné en force, sentant le vent tourner. En décembre 2022, il s’était même allié à CDC Habitat et à la Banque des territoires pour créer la foncière Repenser la ville. Cette initiative, qui devait prendre une part majeure dans ce « vaste chantier », semble aujourd’hui compromise par les reculades politiques et l’incertitude planant sur les dispositifs ZAN. L’ambition de repenser la ville se heurte aux dures réalités des contraintes budgétaires et des hésitations gouvernementales, laissant entrevoir un avenir incertain pour ces projets pharaoniques.