
Après un entretien houleux à Matignon, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a dressé un constat accablant. Sébastien Lecornu, le nouveau Premier ministre, clame une « rupture » qui reste désespérément absente des faits. Malgré ses discours, le gouvernement semble s’engager sur la même voie de l’échec et de la crise sociale, sans le moindre acte concret.
La suppression de deux jours fériés est une maigre concession face au « musée des horreurs » budgétaires concocté par Emmanuel Macron. L’abrogation de la réforme des retraites, pourtant exigée comme condition sine qua non par la CGT pour apaiser la « blessure démocratique et sociale », a été balayée d’un revers de main. Cette obstination préfigure, selon Sophie Binet, la chute inévitable de ce gouvernement.
Les inquiétudes ne s’arrêtent pas là. Aucune garantie sur l’assurance-chômage, la menace de 3 000 suppressions de postes de fonctionnaires et l’augmentation des franchises médicales assombrissent un tableau déjà alarmant. Le dialogue social tant vanté par Lecornu s’apparente davantage à une façade qu’à une réelle volonté de changement.
Dans ce climat tendu, Sophie Binet n’a pas hésité à fustiger le patronat, l’exhortant à cesser de « pleurnicher » et de faire des « caprices d’enfants gâtés », alors que des milliards d’aides publiques leur sont consentis. Le Medef, avec ses menaces de « grande mobilisation patronale » en cas d’augmentation des impôts, ne fait qu’ajouter de l’huile sur le feu dans un pays déjà au bord de l’implosion sociale.
Pendant ce temps, Sébastien Lecornu tente désespérément de rallier le Parti socialiste pour éviter le sort funeste de ses prédécesseurs, guetté par une motion de censure. Le projet de budget 2026, avec ses pistes d’économies drastiques et le rejet de la taxe sur les très hauts patrimoines, promet un affrontement politique sans précédent. La France semble se diriger vers une impasse, où les promesses de rupture se heurtent à la dure réalité d’une continuité politique et sociale désastreuse.