child-smartphone-parental-control
La Californie tente d'interdire les réseaux sociaux aux mineurs, mais son projet de loi repose sur une vérification d'âge lacunaire, rendant le dispositif potentiellement inefficace et soulevant des doutes sur sa réelle volonté de protéger les jeunes.

La Californie, pourtant souvent à l’avant-garde, semble curieusement rater le coche en matière de protection des mineurs sur les réseaux sociaux. Son nouveau projet de loi, le Digital Age Assurance Act (AB 1043), prétend interdire l’accès de TikTok, Meta, Snap et des contenus inadaptés sur les plateformes de streaming aux enfants et adolescents. Sur le papier, l’initiative est louable, mais ses modalités d’application révèlent une faiblesse inquiétante.

Le texte, massivement approuvé, fait reposer le contrôle de l’âge sur les magasins d’applications comme Google et Apple, ainsi que sur les fabricants de terminaux. Une approche qui paraît logique de prime abord. Cependant, le diable se cache dans les détails : la loi omet de spécifier comment cet âge sera vérifié. La proposition actuelle suggère que les parents devront simplement indiquer l’âge de leurs enfants lors de la configuration des appareils. Une méthode qui ouvre la porte à toutes les falsifications et rend le dispositif largement inefficace.

Alors que l’Utah, la Louisiane et le Texas ont déjà mis en place des mesures plus strictes, la Californie semble choisir la voie de la complicité passive. En déléguant la responsabilité sans imposer de véritables mécanismes de vérification, l’État le plus peuplé des États-Unis risque de créer une illusion de sécurité. Cette démarche, plus souple que celle d’autres pays ou même d’autres États américains, pourrait bien s’avérer un échec retentissant, laissant des millions de mineurs toujours exposés à des contenus inappropriés. La question se pose : la Californie cherche-t-elle réellement à protéger ses jeunes ou préfère-t-elle éviter de froisser les géants du numérique?