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Le cofondateur de Ben & Jerry's, Jerry Greenfield, quitte l'entreprise, dénonçant la dilution des valeurs militantes par Unilever et l'échec de la marque à défendre ses principes.

La célèbre marque de crèmes glacées Ben & Jerry’s est secouée par un scandale éthique. Jerry Greenfield, l’un de ses cofondateurs emblématiques, a annoncé son départ, le cœur brisé. La raison ? Des désaccords profonds et irréconciliables concernant les valeurs fondamentales de l’entreprise, désormais diluées sous la houlette d’Unilever. Cette démission retentissante met en lumière la faillite d’un modèle qui promettait activisme et conscience sociale.

Vendu à Unilever en 2000, Ben & Jerry’s s’était pourtant prémuni, exigeant le maintien d’un conseil d’administration indépendant pour préserver son intégrité militante. Une promesse qui, selon Greenfield, n’a jamais été tenue. L’incapacité de la marque à bloquer la vente de ses produits dans les colonies de Cisjordanie en 2022 est un exemple flagrant de cette compromission, allant à l’encontre de ses propres principes.

Dans une lettre acerbe, postée par son cofondateur Ben Cohen, Greenfield dénonce une entreprise « réduite au silence, mise à l’écart par crainte de contrarier le pouvoir ». Il accuse Unilever d’avoir étouffé la voix de Ben & Jerry’s à un moment critique où « l’administration américaine s’attaque aux droits civiques ». C’est une trahison amère pour ceux qui croyaient en une entreprise capable de conjuguer profit et principes moraux. L’indépendance, pierre angulaire de leur accord de vente, s’est évaporée, laissant un goût amer de déception.

Les tensions entre Unilever et sa filiale engagée ne sont pas nouvelles. Elles ont éclaté à plusieurs reprises ces dernières années, notamment sur des sujets brûlants comme le conflit israélo-palestinien. Les cofondateurs avaient même réclamé la semaine dernière une indépendance retrouvée, en vain. Le porte-parole d’Unilever, quant à lui, tente de minimiser le scandale, évoquant un simple « dialogue constructif ». Une pirouette verbale qui ne cache pas l’échec retentissant d’une intégration forcée, où les idéaux ont été sacrifiés sur l’autel du profit.