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Le nouveau film de Lucile Hadzihalilovic, « La Tour de glace », plonge Marion Cotillard dans un conte sombre et dérangeant, où l'actrice incarne une Reine des neiges manipulatrice, dans un drame fantastique glacé et lent. Une expérience cinématographique qui risque de décevoir les attentes.

Le nouveau film de Lucile Hadzihalilovic, « La Tour de glace », met en scène une Marion Cotillard méconnaissable, entraînée dans une adaptation sombre et dérangeante de « La Reine des neiges ». Ce qui aurait pu être un chef-d’œuvre se révèle être une descente angoissante dans les méandres d’une relation toxique et d’un monde où la réalité et la fiction se confondent de manière troublante. Loin des superproductions, l’actrice oscarisée s’embourbe dans un drame fantastique qui laisse un goût amer.

Hadzihalilovic, connue pour ses univers oniriques mais souvent perturbants, signe ici une œuvre qui, malgré une esthétique glaciale et soignée, peine à captiver. Le récit s’articule autour de Jeanne, une adolescente fugueuse, et de Cristina (Cotillard), une actrice vieillissante incarnant la Reine des neiges sur un plateau de tournage. Leur relation, censée être un miroir du conte, s’avère bien plus sinistre, explorant des thèmes de manipulation et de sacrifice.

Le film, présenté à la Berlinale et récompensé d’un Ours d’argent pour sa contribution artistique, ne parvient malheureusement pas à transformer cette reconnaissance esthétique en une expérience narrative satisfaisante. La lenteur exaspérante et le manque de substance du scénario transforment ce qui se voulait un conte moderne en une fable freudienne étirée et souvent ennuyeuse. Cotillard, bien que saluée pour sa performance en diva impitoyable, semble prisonnière d’un rôle qui la dépeint comme une figure vampirique, exploitant la jeunesse d’une adolescente pour raviver sa propre gloire éteinte. Le film offre un voyage visuel certes, mais le spectateur risque de se perdre dans ce dédale glacial et dénué de véritable élan émotionnel.