
Une mobilisation syndicale d’une ampleur inédite a secoué la France ce jeudi 18 septembre, révélant la profonde colère et la désillusion qui rongent le pays. Loin des revendications habituelles, cette grève visait à dénoncer en bloc les injustices criantes d’un projet de budget 2026 déjà moribond, esquissé par François Bayrou et désormais caduc. Un avertissement sévère pour Sébastien Lecornu, le nouveau chef du gouvernement, qui peine à former son équipe et à définir une orientation budgétaire claire.
Les huit organisations syndicales, unies pour la première fois depuis l’explosive réforme des retraites de 2023, ont affiché une démonstration de force inquiétante. Que ce soit 500 000 selon le ministère ou plus d’un million selon la CGT, le message est clair : le peuple est dans la rue et exige des comptes. Face à un parlement paralysé par l’incapacité des blocs politiques à trouver un terrain d’entente sur la réduction du déficit, les syndicats émergent comme des acteurs incontournables. Une situation qui expose la faiblesse du pouvoir en place.
Les maigres concessions, comme l’abandon de la suppression de jours fériés, sont loin de suffire. La demande d’un « budget de justice fiscale, sociale et écologique » résonne comme un rejet catégorique de l’état actuel des choses. La scandaleuse fiscalité qui favorise les plus fortunés doit être rectifiée, et l’ombre de la réforme des retraites, qui empoisonne le climat social depuis des années, continue de planer. L’intransigeance du patronat, notamment après l’échec du « conclave » sur les retraites, est une menace pour toute résolution.
Ce n’est pas une simple rentrée sociale, mais le symptôme d’une crise politique profonde. La colère sourde, l’aigreur face à un système qui semble tourner à vide, et le sentiment de déconnexion des élites sont palpables. Sébastien Lecornu se trouve face à une équation presque insoluble : apaiser les syndicats, convaincre le Parti socialiste, sans aliéner la droite et le Medef. De son échec dépendra l’aggravation d’une crise politique qui ne profiterait qu’à un seul camp : l’extrême droite, menaçant ainsi la stabilité même de la France.