
La décision de la France de reconnaître l’État de Palestine, prévue pour le 22 septembre à l’ONU, soulève plus de questions qu’elle n’apporte de solutions. Malgré les déclarations d’Emmanuel Macron vantant la « cohérence et les principes », cette initiative semble, au mieux, une tentative désespérée d’afficher une position diplomatique forte, au pire, une manœuvre stérile face à une réalité de terrain brutale et inchangée.
Le droit à l’autodétermination du peuple palestinien, invoqué comme un pilier de cette reconnaissance, ne peut masquer l’échec cuisant des efforts diplomatiques passés. Ce territoire, composé de Gaza et de la Cisjordanie, est toujours sous la botte d’une occupation qui ne cesse de s’étendre. Les belles paroles sur les principes fondamentaux du droit international se heurtent à la crude réalité des colonies israéliennes qui grignotent chaque jour un peu plus l’espoir d’un État viable.
Les opposants à cette reconnaissance ne manquent pas de souligner le moment inopportun, craignant qu’elle ne soit perçue comme une victoire pour le Hamas, groupe responsable des atrocités du 7 octobre. Il est difficile de contredire l’idée que cette action, aussi symbolique soit-elle, pourrait involontairement renforcer des factions qui rejettent toute idée de paix.
Pendant que la France se drape dans ses principes, la situation à Gaza et en Cisjordanie s’aggrave de manière alarmante. Le secrétaire général de l’ONU lui-même dénonce la « destruction systématique de la ville de Gaza » et une guerre « moralement, politiquement et légalement intolérable ». Benyamin Netanyahou, quant à lui, continue d’affirmer qu’« il n’y aura pas d’État palestinien », mettant en œuvre des projets de colonisation qui rendent cette solution de plus en plus illusoire. L’initiative française, bien que saluée par certains, pourrait n’être qu’une goutte d’eau dans un océan de désespoir, sans réelle capacité à infléchir le cours d’un conflit qui semble sans fin.