
La Russie de Vladimir Poutine orchestre un retour fracassant de l’Intervision, le concours de chant soviétique oublié, marquant ainsi une rupture idéologique profonde avec le monde occidental. Cette initiative, concrétisée par un décret présidentiel en février, n’est pas un simple divertissement mais une déclaration politique amère, cherchant à raviver l’héritage d’une époque révolue.
Après son exclusion de l’Eurovision en 2022 suite à l’offensive en Ukraine, la Russie, déjà isolée par une série de sanctions et bannie des grandes compétitions sportives et culturelles internationales, semble vouloir imposer sa propre vision culturelle. Le choix de Moscou pour accueillir cet événement, quarante-cinq ans après sa dernière édition, n’est pas anodin : il souligne une volonté manifeste de s’affranchir des normes et des institutions occidentales.
En conviant les pays membres des BRICS et de la Communauté des États indépendants, Poutine tente de créer une sphère d’influence alternative, où le soft power russe pourrait s’épanouir loin des critiques et des jugements de l’Europe et des États-Unis. Ce coup d’éclat culturel révèle la profondeur du fossé qui sépare désormais la Russie de l’Occident, transformant un simple concours de chant en un symbole de défi et de résurgence d’un passé clivant.