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Une frappe américaine sur un bateau transportant de la drogue près des côtes de la République dominicaine ravive les tensions, alors que les Caraïbes sont de plus en plus déstabilisées par le narcotrafic et l'escalade militaire.

La République dominicaine a confirmé une frappe américaine dévastatrice contre un navire suspecté de transporter près d’une tonne de cocaïne, un événement qui souligne l’échec persistant de la lutte contre le narcotrafic dans la région. L’incident, survenu à environ 150 kilomètres au sud de l’île Beata, a été rapporté par Carlos Devers, porte-parole de la direction antidrogue dominicaine, alimentant les inquiétudes sur la militarisation croissante de la répression.

Les origines de la drogue pointent « sans doute » vers le Venezuela, un pays déjà sous haute tension avec les États-Unis. Une source anonyme proche de l’enquête a mis en lumière les routes de la drogue partant de La Guajira, entre la Colombie et le Venezuela, pour alimenter le territoire dominicain. Cette révélation accentue les soupçons sur l’implication de réseaux complexes et bien établis, capables de déjouer les efforts de surveillance.

Donald Trump, fidèle à son habitude de communications incendiaires, a revendiqué cette frappe sur son réseau social Truth Social, justifiant l’action par la nécessité d’empêcher les stupéfiants d’« empoisonner les Américains ». Ces déclarations font suite à une série d’attaques similaires, avec des bilans humains alarmants, notamment 11 morts le 2 septembre et trois « narcoterroristes » vénézuéliens tués quelques jours plus tard. La légitimité de ces frappes est d’ailleurs fortement contestée, certains experts évoquant un inquiétant « permis de tuer ».

Le déploiement de sept navires de guerre américains dans les Caraïbes, et un autre dans le Pacifique, marque une escalade de la présence militaire américaine. Washington accuse ouvertement le président vénézuélien Nicolas Maduro de liens avec le narcotrafic, offrant même une récompense de 50 millions de dollars pour son arrestation. Maduro, de son côté, dénonce un « plan impérial » visant un changement de régime, ce qui ne fait qu’attiser les tensions dans une région déjà instable.