
Lorsqu’un véhicule est déclaré « économiquement irréparable » après un accident, c’est le début des ennuis pour son propriétaire. En effet, si le coût des réparations dépasse la valeur marchande du véhicule, l’expert automobile prononce son sort funeste. Une situation qui, par le passé, a ouvert la porte à des trafics illicites avant qu’une loi de 1993 ne tente d’y mettre fin. Désormais, l’assureur doit racheter l’épave et envoyer la carte grise à la destruction, évitant ainsi le « blanchiment » de voitures volées. Une intention louable, mais dont l’application se heurte souvent à des obstacles majeurs, notamment les frais de gardiennage.
Le système, qui semble robuste sur le papier, révèle ses failles lorsque les assureurs traînent les pieds. L’affaire de M. X, propriétaire d’une Aston Martin accidentée, en est une illustration flagrante. Victime d’un accident en mars 2014, son véhicule est rapidement jugé irréparable. Allianz, son assureur, aurait dû faire une offre de rachat rapide, mais a préféré contester sa garantie, prétextant des modifications interdites sur la voiture. Cette décision a plongé M. X dans un long et coûteux bras de fer judiciaire, avec pour conséquence l’accumulation de frais de gardiennage exorbitants.
Ce cas met en lumière l’absurdité d’un système où la loi ne prévoit aucune sanction en cas de carence de l’assureur. Pendant les années de litige, qui paie les frais de stationnement de l’épave ? C’est une question cruciale à laquelle les victimes d’accidents se retrouvent souvent confrontées, contraintes de supporter des charges qui ne devraient pas leur incomber. Le jugement en faveur de M. X en 2018, condamnant Allianz à lui verser la valeur du véhicule, ne résout pas la question des frais de gardiennage qui, eux, ont continué de s’accumuler, créant une dette insupportable.







