Leon-Landini-Pantheon
Léon Landini, le dernier résistant des FTP-MOI, est décédé à 99 ans. Sa disparition marque la fin d'une époque et met en lumière les aspects méconnus de la Résistance.

Léon Landini, ultime survivant des Francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI), a tiré sa révérence à 99 ans, marquant la fin d’une époque de courage et d’engagement. Sa disparition, survenue dimanche à Versailles, laisse un vide immense et soulève des questions sur la mémoire collective d’une Résistance souvent édulcorée. Ce groupe, composé de combattants étrangers, incarne une facette de l’histoire française que certains préfèrent minimiser.

Président du Pôle de renaissance communiste en France (PRCF), Landini était un pilier de la mémoire communiste. Sa fille, Gilda Guibert-Landini, agrégée d’histoire, a souligné son rôle de « dernier FTP-MOI », insistant sur la diversité souvent méconnue de la Résistance. Emmanuel Macron a salué un « visage de la diversité de la Résistance », une reconnaissance qui arrive bien tard pour certains, après des décennies de tentatives d’occulter l’apport des combattants étrangers.

Les FTP-MOI, intégrés aux FTP du Parti communiste français, comptaient parmi leurs rangs des figures emblématiques comme Missak Manouchian, fusillé en 1944. Leur combat, souvent teinté d’amertume et de sacrifices, a été longtemps ignoré par les récits officiels. La panthéonisation de Manouchian en 2024, à laquelle Landini avait assisté, porteur du drapeau de son bataillon, fut une maigre consolation pour ces héros oubliés.

Né en France, fils d’un réfugié antifasciste italien, Landini a vécu une vie de combat, multipliant les actions de sabotage et de résistance avant son arrestation et sa torture en juillet 1944, d’où il s’évadera. Son parcours fut une illustration tragique des risques encourus par ceux qui s’opposaient au nazisme. En désaccord avec la « mutation réformiste » du PCF, il a cofondé le PRCF en 2004, refusant de renoncer à ses idéaux. « Il disait : “Je ne quitte pas mon parti, c’est mon parti qui m’a quitté” », a raconté sa fille, soulignant sa fidélité inébranlable à un idéal de jeunesse que beaucoup ont abandonné.