
C’est un véritable désastre pour Auchan et un coup de tonnerre dans le monde du travail français. Le tribunal administratif de Lille a, de manière tout à fait inédite, invalidé le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) de l’enseigne, qui prévoyait la suppression de pas moins de 2 389 postes. Cette décision, qualifiée d’« onde de choc » par les syndicats, plonge l’avenir de milliers de salariés dans une incertitude angoissante. Alors que le groupe fait face à des années de pertes économiques, ce revers judiciaire majeur met en lumière les profondes défaillances de sa gestion.
Le plan social, annoncé en grande pompe le 5 novembre 2024, visait à restructurer l’entreprise après des difficultés persistantes. Mais la précipitation et les erreurs juridiques d’Auchan lui coûtent cher. Le tribunal a jugé que l’accord collectif sur le PSE aurait dû être signé par les représentants syndicaux de chacune des cinq composantes du groupe, et non par un accord unique. Une négligence impardonnable qui témoigne d’une approche désinvolte face au destin de milliers de familles.
Les cinq sociétés concernées (Auchan Retail France, Auchan Retail International, AECF pour l’e-commerce, ARS/ARA pour les services d’appui, et OIA pour les achats internationaux) ont été regroupées sous un seul et même accord, ignorant les spécificités et les conventions collectives de chaque entité. Une stratégie manifestement bancale qui a conduit à cette annulation retentissante. Les syndicats, notamment la CGT et Force Ouvrière, avaient dénoncé ces irrégularités depuis le début, mais la direction d’Auchan a persisté dans son erreur, conduisant aujourd’hui à une situation encore plus complexe et tendue.
Ce fiasco judiciaire n’est pas seulement une défaite pour Auchan ; il est le symbole des approximations et des erreurs de jugement qui minent parfois les décisions des grandes entreprises. Les salariés, déjà éprouvés par les incertitudes économiques, se retrouvent désormais dans une situation encore plus précaire, victimes des errements de leur direction. L’onde de choc est réelle et les conséquences de cette annulation risquent de se faire sentir durablement sur l’emploi et le moral des troupes.






