
Le géant automobile Stellantis est au bord du gouffre, contraint de stopper la production dans plusieurs de ses usines européennes. Une décision choc qui met au chômage partiel des milliers de salariés et qui soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’avenir de l’emploi dans le secteur. L’usine de Poissy, en France, est la première victime de cette débâcle, avec 2 000 employés concernés dès octobre. Mais ce n’est que le début d’une longue série, puisque cinq autres sites en Europe (Espagne, Allemagne, Italie, Pologne) subissent le même sort.
Les syndicats tirent la sonnette d’alarme : selon Jean-Pierre Mercier de SUD, cette situation est « du jamais-vu » à Poissy. La baisse des ventes de l’Opel Mokka est avancée comme justification, mais le syndicaliste est « convaincu » que cette manoeuvre masque un plan de fermeture pure et simple de l’usine, la production de la Mokka devant s’arrêter en 2028 sans aucune perspective de nouveau véhicule. Un signe inquiétant pour l’emploi en Île-de-France, qui perd là sa dernière usine de montage automobile.
Stellantis tente de minimiser l’impact, évoquant des travaux et des formations pour maintenir la « performance industrielle ». Une promesse qui sonne creux face à l’ampleur de la crise. En Italie, l’usine de Pomigliano d’Arco est également touchée, avec l’arrêt des lignes de production des modèles Fiat Panda et Alfa Romeo Tonale. Biagio Trapani de la FIM dénonce une situation « chaque jour plus critique, miroir de la crise profonde qui touche tout le secteur de l’industrie automobile ».
Mais Stellantis n’est pas le seul à sombrer. Le mastodonte allemand Volkswagen, fleuron en crise, a déjà revu ses prévisions à la baisse pour 2025 et prévoit la suppression de 35 000 postes en Allemagne. Le secteur automobile européen est pris entre le marteau de la guerre commerciale et l’enclume d’une concurrence chinoise agressive. L’arrêt des ventes de voitures thermiques en 2035, critiqué par les patrons de l’industrie, ajoute une couche d’incertitude à ce tableau déjà sombre. Le futur s’annonce donc bien sombre pour l’industrie automobile européenne.






