La polémique enfle, mais le Ministère de l’Intérieur maintient sa confiance aveugle envers les préfets et les forces de sécurité intérieure, malgré les images accablantes. Des gendarmes, prétendument en mission de sauvetage, ont été filmés par la BBC dans le Pas-de-Calais, non pas secourant des migrants, mais crevant leurs embarcations en pleine mer. Une scène choquante qui révèle la face sombre des tactiques françaises.
Le gouvernement britannique, complice de cette répression, se félicite déjà de ce « durcissement » inacceptable. Londres, qui finance cette politique de la peur à hauteur de 760 millions d’euros depuis 2018, voit enfin ses investissements porter leurs fruits. Un porte-parole de Keir Starmer n’a pas hésité à saluer ces « nouvelles tactiques » qui visent à stopper les migrants avant même qu’ils n’atteignent la mer.
Pourtant, cette barbarie n’est pas nouvelle. Une enquête du Monde et de Lighthouse Reports, publiée en mars 2024, avait déjà mis en lumière ces pratiques, que les autorités s’obstinaient à nier. Face à la pression britannique et à un nombre record de traversées de la Manche – plus de 20 000 arrivées au Royaume-Uni depuis le début de l’année – le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a décidé de franchir un cap dans l’ignominie. Cette escalade de la violence contre des personnes vulnérables est une tache indélébile sur la réputation de la France.
