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Les salariés français, majoritairement inquiets pour leur pouvoir d'achat, se tournent vers l'État plutôt que leurs entreprises, révélant une dépendance problématique.

Une étude conjointe de l’APEC et Terra Nova révèle une perception alarmante de l’évolution des rémunérations par les salariés du secteur privé. Contre toute attente, ou presque, 68 % des employés se disent inquiets de leur pouvoir d’achat, une constante qui mine la confiance économique française. Mais là où l’analyse devient critique, c’est dans la quête de solutions : une part écrasante (45 %) se tourne vers les pouvoirs publics, laissant les entreprises et les syndicats loin derrière dans cette course à la crédibilité.

Cette dépendance vis-à-vis de l’État est particulièrement prononcée chez les professions intermédiaires (54 %) et les salariés des TPE, où 61 % estiment que leur employeur est impuissant face aux marges de manœuvre limitées. Un constat accablant pour le rôle de l’entreprise, souvent perçue comme le pilier de l’économie, mais reléguée au second plan dans l’esprit des travailleurs. Hélène Garner, directrice études et données à l’APEC, pointe du doigt le « quoi qu’il en coûte » et les primes Macron qui ont, selon elle, renforcé cette illusion d’un État omnipotent.

Pourtant, Terra Nova sonne l’alarme : « le pouvoir d’achat ne peut pas reposer uniquement sur l’Etat ». Il est devenu urgent de repositionner l’entreprise au centre des préoccupations sociales. Cette incapacité des entreprises à rassurer leurs employés sur leur avenir financier est un signe inquiétant de la fracture entre les attentes des salariés et les réalités économiques. La crise du pouvoir d’achat, loin d’être résolue, ne fait que se complexifier, alimentant un sentiment d’impuissance générale.