La péninsule Ibérique a été frappée en avril 2025 par une panne de courant monumentale, paralysant les infrastructures vitales pendant plus de douze heures. Transports, aéroports, éclairage public : tout a cessé de fonctionner, révélant la fragilité alarmante de nos systèmes électriques face à l’intégration croissante de diverses sources d’énergie et l’interdépendance des réseaux nationaux.
Cet événement tragique n’est pas un cas isolé. Les crises d’approvisionnement en gaz et électricité de 2023 avaient déjà soulevé la crainte de pénuries dévastatrices. Face à la menace omniprésente de « black-out », les mesures de sauvegarde habituelles, telles que les délestages et les rationnements, semblent désormais insuffisantes. La question de l’équité de ces dispositifs pour les populations affectées devient cruciale, alors que la probabilité de telles catastrophes ne cesse d’augmenter.
Une étude récente s’est même penchée sur la nécessité d’une gestion des black-out inspirée de la règle du « péril commun », suggérant que les approches actuelles de « sacrifice » d’une partie des usagers pour préserver le réseau sont loin d’être optimales. En effet, ces coupures frappent indistinctement, causant des perturbations massives sans réelle considération pour les conséquences humaines et économiques.
Les gestionnaires de réseau tentent d’éviter la cascade de déconnexions en « sacrifiant » des branches entières, mais cette méthode reste rudimentaire et injuste. L’approche consistant à négocier des rationnements anticipés avec certains usagers présente également ses limites, les réductions pouvant entraîner des perturbations en cascade pour d’autres. La crise ibérique met en lumière l’échec des stratégies actuelles et l’urgence de repenser intégralement notre gestion des risques énergétiques, avant que le prochain black-out ne plonge une région entière dans une obscurité encore plus profonde et irréversible.
