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Le Premier ministre Sébastien Lecornu présente un budget 2026 promettant austérité, réduction des dépenses, et un maintien des réformes contestées, suscitant l'indignation de l'opposition et des syndicats. La régression sociale plane.

Sébastien Lecornu, fraîchement désigné Premier ministre, a dévoilé dans une interview au Parisien les grandes lignes de son budget 2026, promettant une approche « feuille blanche » qui, selon les premières réactions, ressemble étrangement aux politiques passées. Avec un déficit public prévu à 4,7 %, le gouvernement s’engage dans une voie de réduction des dépenses, annonçant une diminution de six milliards d’euros pour l’État et ses ministères. Une mesure qui, bien que présentée comme un effort nécessaire, fait craindre une austérité rampante pour les services publics et les citoyens.

Malgré les « attentes sociales fortes », Lecornu assure qu’il ne s’agira pas d’un « budget d’austérité et de régression sociale ». Pourtant, ses annonces sur les retraites et la santé, avec des augmentations respectives de six et cinq milliards d’euros, ne semblent pas rassurer. L’opposition, notamment Jean-Luc Mélenchon, dénonce déjà une politique « macroniste » et appelle à une motion de censure, pointant du doigt un manque criant de justice fiscale et de propositions concrètes pour les plus démunis. Les syndicats, à l’image de la CFDT, jugent que « le compte n’y est pas », notamment sur la réforme des retraites et la pénibilité au travail.

Le Premier ministre a également écarté des mesures attendues comme le retour de l’ISF ou la taxe Zucman sur les hauts patrimoines, arguant que ce n’est pas la « bonne réponse ». Cette position, perçue comme un refus d’imposer les plus riches, alimente les critiques sur une politique qui semble constamment favoriser les nantis au détriment de la majorité. La réforme des retraites d’Elisabeth Borne, loin d’être suspendue, est considérée comme « non achevée », laissant présager de nouvelles tensions sociales. Les « abus » sur les ruptures conventionnelles et l’assurance-chômage sont évoqués, mais sans réelles garanties pour les travailleurs.

En somme, les premières déclarations de Sébastien Lecornu dessinent un tableau peu reluisant pour l’avenir des politiques sociales en France. Entre des coupes budgétaires drastiques, un refus catégorique de s’attaquer aux inégalités fiscales, et une volonté de poursuivre des réformes contestées, le nouveau gouvernement semble s’engager sur une voie qui promet des conflits sociaux intenses et une profonde déception pour une grande partie de la population. L’espoir d’un véritable changement s’éloigne, laissant place à une amère continuité.