
Pour la première fois, un ancien chef de l’État français va connaître la prison. Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq ans de prison ferme pour « association de malfaiteurs » dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Une sentence qui marque un tournant sombre dans l’histoire politique française, confirmant la gravité des accusations. La peine est assortie d’une exécution provisoire, ce qui signifie que l’incarcération pourrait intervenir sans attendre l’appel, une décision rare et contestée.
Ce scandale remonte à une période où Sarkozy, alors candidat, entretenait des relations douteuses avec Mouammar Kadhafi. Les quatre mois d’audience ont révélé la fragilité des témoignages et l’opacité des rencontres avec des intermédiaires peu recommandables. Selon le tribunal, ces rendez-vous n’avaient qu’un seul but : obtenir des fonds illégaux pour sa campagne. Malgré ses dénégations, la justice a tranché, soulignant des comportements qui minent l’indépendance nationale et la moralité politique.
Cette condamnation, plus de dix ans après les premiers soupçons, est le résultat d’une longue et difficile enquête. Elle intervient alors que la défiance envers les politiques atteint des sommets, et envoie un message fort : personne n’est au-dessus des lois. Cependant, la réaction habituelle de M. Sarkozy, qui s’en prend aux juges, et le soutien indéfectible de la droite, qui peine à se détacher de son ancien leader, montrent à quel point cette affaire divise.
La charge unanime de la droite et de l’extrême droite contre l’exécution provisoire de la peine, malgré la désinvolture des condamnés, laisse craindre une nouvelle attaque contre l’État de droit. La subtilité du jugement, relaxant Sarkozy de financement illégal mais le condamnant pour association de malfaiteurs, crée un précédent préoccupant et offre une brèche pour ceux qui cherchent à instrumentaliser la justice.






