UN-human-rights-report
L'ONU dévoile une liste actualisée de 158 entreprises impliquées dans les colonies israéliennes illégales, incluant Booking.com et Motorola. Une publication qui ravive les tensions et expose la complicité économique dans la violation des droits humains.

L’ONU vient de dévoiler une liste accablante de 158 entreprises, majoritairement israéliennes, liées au développement des colonies israéliennes jugées illégales par le droit international. Cette mise à jour, loin d’être anodine, révèle l’étendue de la complicité économique dans une zone de conflit déjà explosive. Malgré les controverses, des géants comme Booking.com, Motorola Solutions et Trip Advisor y figurent toujours, défiant ouvertement les principes des droits humains.

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) des Nations unies n’a pas mâché ses mots : 68 nouvelles entreprises ont rejoint cette « liste noire » depuis 2023, tandis que seulement sept en ont été retirées, dont le français Alstom. Le Haut-Commissaire a insisté sur la « responsabilité qu’ont les entreprises travaillant dans des contextes de conflit » de ne pas contribuer aux violations des droits humains, un rappel qui sonne comme un avertissement sans frais.

Cette initiative, née d’une résolution du Conseil des droits de l’homme de 2016, vise à établir une base de données des entreprises impliquées dans la colonisation en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est. Cependant, le tableau est bien plus sombre qu’il n’y paraît : le HCDH, faute de ressources, n’a pu examiner que 215 des 596 entreprises suspectées, laissant planer l’ombre d’une complicité bien plus vaste.

La réaction d’Israël en 2020, qualifiant la publication de la liste de « reddition honteuse », n’a pas tardé à se manifester. Dans un contexte où les violences en Cisjordanie s’intensifient drastiquement depuis le début de la guerre à Gaza, et où le gouvernement de Benyamin Nétanyahou promet d’étendre la colonisation, l’ONU met le doigt sur une plaie béante. Cette liste est un rappel brutal des enjeux économiques et éthiques au cœur d’un conflit qui ne cesse de s’envenimer, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour la paix et la stabilité régionale.