Night-train-station
Les liaisons Paris-Berlin et Paris-Vienne en train de nuit sont officiellement annulées, victimes d'un manque criant de rentabilité et de la fin des subventions publiques.

C’est un coup dur pour les promesses écologiques et les illusions du transport ferroviaire : les liaisons nocturnes Paris-Berlin et Paris-Vienne, célébrées en grande pompe comme le symbole d’un renouveau sobre, sont déjà condamnées. Moins de deux ans après un lancement médiatisé, la ligne Paris-Berlin s’éteint, entraînant dans sa chute celle de Paris-Vienne, pourtant relancée il y a seulement quatre ans. La raison ? Un échec cuisant de rentabilité et un ministère des Transports qui, sans crier gare, coupe les vivres.

Le mythe du train de nuit, vanté comme une alternative écologique, s’effondre sous le poids des réalités économiques. Ces lignes, loin d’être des modèles, étaient profondément déficitaires. Une situation qui n’est d’ailleurs pas isolée : les Intercités et même certains TER survivent uniquement grâce aux subventions massives de l’État ou des régions. La SNCF, en partenariat avec la Deutsch Bahn et ÖBB, n’a pas réussi à faire de ces liaisons un succès, malgré l’enthousiasme initial.

L’arrêt de ces trains n’est pas seulement un revers pour les passagers, mais un symptôme d’un problème bien plus profond. Il soulève des questions embarrassantes sur la viabilité du rail sans un soutien public constant et l’incapacité à innover suffisamment pour attirer une clientèle durable. L’abandon de ces lignes iconiques révèle l’échec des pouvoirs publics à maintenir un service pourtant jugé essentiel, sacrifiant l’ambition écologique sur l’autel des contraintes budgétaires et de la dure réalité économique.