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La victoire d'Orano devant un tribunal international face au Niger sur la mine d'uranium de la Somaïr est précaire, face à la nationalisation par le régime militaire.

La décision d’un tribunal arbitral international en faveur d’Orano (anciennement Areva) contre le Niger sur la mine d’uranium de la Somaïr semble être une victoire à la Pyrrhus. Malgré l’injonction faite à l’État du Niger de ne pas vendre l’uranium produit par la Somaïr, le régime militaire, au pouvoir depuis 2023, a déjà clairement affiché son intention de nationaliser cette ressource stratégique. Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes et de confiscation des actifs du groupe français.

Le conflit s’intensifie alors que le représentant d’Orano au Niger, Ibrahim Courmo, est maintenu en détention illégale depuis mai 2025. Malgré les appels à sa libération, y compris du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), les autorités nigériennes semblent ignorer ces injonctions, soulignant la faiblesse réelle des décisions internationales face à la détermination d’un État souverain. La nationalisation de la Somaïr, coentreprise depuis 1968, représente une étape supplémentaire et définitive dans la volonté d’évincer Orano du Niger.

Le groupe français déplore le manque de dialogue et les démarches infructueuses pour trouver un terrain d’entente, mais la junte nigérienne affiche une volonté sans équivoque de se détourner des anciens partenaires coloniaux pour se tourner vers de nouvelles alliances, notamment avec la Russie et l’Iran. Cette situation met en lumière les risques politiques et économiques majeurs auxquels sont confrontées les entreprises occidentales opérant dans des régions politiquement instables. Orano se retrouve ainsi dans une position délicate, voyant ses droits et ses investissements bafoués, et le bras de fer autour de l’uranium du Niger risque de laisser des séquelles économiques profondes pour le groupe.