
La décision implacable des Nations Unies de rétablir les sanctions contre l’Iran, à peine le Conseil de sécurité ayant rejeté une ultime résolution pour les ajourner, plonge le pays dans une incertitude dramatique. La tension est à son comble, alors que Berlin, Londres et Paris exhortent Téhéran à éviter toute escalade, un appel qui semble bien dérisoire face à l’ampleur du désastre.
Marco Rubio, le secrétaire d’État américain, a beau prôner la diplomatie et des pourparlers directs, la situation est déjà critique. Le retrait des ambassadeurs iraniens de France, d’Allemagne et du Royaume-Uni, en signe de protestation, témoigne d’une rupture diplomatique qui s’aggrave dangereusement. L’Iran, ce pays qui enrichit l’uranium à un niveau alarmant de 60 %, est désormais sur la sellette, menaçant la stabilité mondiale. Les experts européens sont catégoriques : ce stock pourrait permettre la fabrication de huit à dix bombes nucléaires si l’enrichissement atteignait 90 %.
Le président iranien, Massoud Pezeshkian, dénonce des exigences « inacceptables » de la part des États-Unis, qui auraient réclamé la remise de tout l’uranium enrichi en échange d’une brève suspension des sanctions. Une proposition jugée insultante, qui ne fait qu’envenimer une crise déjà profonde. Le mécanisme de « snapback », déclenché par le trio européen (E3), a eu raison des dernières tentatives de conciliation, laissant l’Iran face à un mur de sanctions sévères, allant de l’embargo sur les armes aux mesures économiques.
Malgré les efforts désespérés de la diplomatie, notamment les réunions en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, les Européens déplorent l’absence de « gestes concrets » de la part de Téhéran. Les conditions posées – reprise des négociations avec les États-Unis, accès des inspecteurs de l’AIEA aux sites sensibles, sécurisation du stock d’uranium enrichi – sont loin d’être satisfaites. L’Iran prétend que des inspections ont repris, mais la confidentialité entourant ces visites jette une ombre d’incertitude sur leur efficacité réelle. Certains observateurs redoutent même que des pays comme la Russie ne se soucient pas de ces sanctions, rendant l’effort international d’autant plus vain.
Alors que l’Iran assure ne pas vouloir quitter le traité sur la non-prolifération, la défiance mutuelle est palpable. Le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord en 2018 a ouvert la boîte de Pandore, conduisant l’Iran à s’affranchir de ses engagements. Le chemin vers la catastrophe nucléaire semble plus que jamais tracé, malgré les dénégations du président iranien. Le monde retient son souffle, craignant le pire.






