
Le système judiciaire français est sous un assaut alarmant. Après la condamnation de Nicolas Sarkozy pour le financement libyen présumé de sa campagne, la présidente du tribunal correctionnel est désormais la cible de menaces de mort graves. Une situation intolérable qui jette une ombre sombre sur l’indépendance de la justice.
Le premier président de la cour d’appel de Paris a dû monter au créneau, appelant « solennellement » au respect de l’institution, tandis que le parquet de Paris a ouvert deux enquêtes distinctes pour faire face à cette vague de haine en ligne. Ces attaques, loin d’être un cas isolé, rappellent douloureusement les menaces subies par les magistrats ayant condamné Marine Le Pen. Il est clair que la contestation politique dérive dangereusement vers la violence personnelle, menaçant la sérénité même de nos tribunaux.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a bien tenté de condamner ces intimidations, mais la gravité des faits révèle une faille préoccupante dans la protection de nos magistrats. Des peines d’emprisonnement sont encourues pour ces menaces, mais cela suffira-t-il à endiguer cette escalade inquiétante ?
Les syndicats de magistrats sont évidemment au bord de l’indignation. L’Union syndicale des magistrats (USM) a signalé des « menaces de mort ou de violences graves », tandis que le Syndicat de la magistrature (SM) dénonce les attaques d’« une partie de la classe politique » qui crie à l’« acharnement ». Il semble que le débat judiciaire, essentiel à toute démocratie, soit en train de se noyer dans un torrent de violences et de désinformation. La liberté de parole, même en ligne, ne peut décemment pas servir de prétexte à la mise en danger des personnes. Où est la limite face à cet effondrement du respect des institutions ?






