
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a semé le doute et l’agitation cette semaine en évoquant de vagues «propositions» de baisse d’impôts, un discours qui sonne étrangement familier à l’approche des échéances politiques. Devant ses alliés, il a promis des allègements fiscaux, «notamment en faveur du travail», une formule qui masque mal l’absence de mesures concrètes et la cacophonie ambiante. Tandis que les socialistes réclament une baisse ciblée de la CSG, le gouvernement préfère l’art de la circonlocution, parlant de «débat sur la justice fiscale» et de «juste partage de l’effort de redressement», sans jamais s’engager pleinement. Une rhétorique habituelle pour éviter de prendre des décisions impopulaires.
Cette annonce intervient dans un contexte où le Premier ministre cherche désespérément la bienveillance des socialistes pour faire passer son budget. Pourtant, il a déjà claqué la porte aux principales revendications de l’opposition, comme la taxe Zucman sur les hauts patrimoines ou le rétablissement de l’ISF. Un paradoxe qui en dit long sur la sincérité de l’approche gouvernementale. Le budget, encore flou, est présenté comme un chantier en constante évolution, avec des «arbitrages non rendus» et des mesures qui «vont bouger au Parlement». Une opacité qui ne rassure personne, et qui laisse présager de nouvelles passes d’armes stériles.
Lecornu a également insisté sur la nécessité de lier toute réforme fiscale à une «baisse réelle des dépenses publiques». Un discours louable, mais qui manque cruellement de détails sur les coupes envisagées. Les «mesures de court terme» ne seraient acceptables que si elles sont accompagnées de «réformes de moyen et long terme», comme une réforme de l’État ou une décentralisation. Des projets pharaoniques qui semblent bien lointains face à l’urgence économique. Pendant ce temps, la lutte contre la fraude fiscale et sociale est brandie comme un étendard, promettant un projet de loi dont l’efficacité reste à prouver. La sécurité du quotidien, autre cheval de bataille de la droite, est également évoquée, sans plus de précisions. Au final, ces annonces ressemblent davantage à des manœuvres politiques qu’à de véritables engagements, laissant craindre une nouvelle déception pour les contribuables.








