
À peine installé à Matignon, Sébastien Lecornu se trouve déjà au bord du précipice, confronté à une semaine qui pourrait sceller son destin politique. Le nouveau Premier ministre doit, en un temps record, assembler un gouvernement, finaliser un budget 2026 déjà contesté, et affronter une pression sociale et politique sans précédent. La menace d’une censure imminente plane sur ses premières heures, transformant son mandat en un véritable parcours d’obstacles.
Les tractations sont tendues, notamment avec le Parti Socialiste qui brandit déjà l’ultimatum. Le refus catégorique de Lecornu d’intégrer la taxe Zucman et de suspendre la réforme des retraites a mis le feu aux poudres. Olivier Faure, chef du PS, parle ouvertement d’une «rencontre de la dernière chance», laissant entendre que sans concessions majeures, la censure sera inévitable. Si Lecornu échoue à rallier les socialistes, il se retrouvera dos au mur, avec l’option inacceptable de se tourner vers le Rassemblement National.
Le calendrier est impitoyable. Alors que la session parlementaire s’ouvre, l’annonce du nouveau gouvernement est attendue sous haute tension, probablement ce week-end, après les discussions cruciales avec le PS. Pendant ce temps, les grandes lignes du budget 2026, gardées secrètes, suscitent déjà l’inquiétude. Le président du Haut conseil pour les finances publiques, Pierre Moscovici, attend un projet complet cette semaine, tandis que l’opinion publique, lassée, redoute un nouveau psychodrame budgétaire.
Lecornu est pris dans un étau: il doit contenter le PS sans froisser les Républicains et les centristes, tout en maintenant un cap budgétaire rigoureux. Le risque est de mécontenter tout le monde, y compris l’intersyndicale qui prépare une nouvelle mobilisation. Cette semaine s’annonce comme un véritable calvaire pour le Premier ministre, dont l’avenir politique est plus incertain que jamais.






