
La Slovaquie vient de porter un coup sévère aux normes européennes en affirmant la primauté de son droit national sur des sujets hautement sensibles. Un amendement constitutionnel explosif a été voté, interdisant purement et simplement la gestation pour autrui (GPA), marquant une victoire controversée pour les conservateurs. Ce n’est pas une simple décision de principe, mais un véritable revers pour les partisans d’une Europe unie sous des valeurs communes.
Le Parlement slovaque, par 90 voix sur 150, a gravé dans le marbre l’interdiction de tout « accord de maternité de substitution ». Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg. Cette réforme ouvre la porte à un conflit majeur avec l’Union européenne, permettant à Bratislava de faire prévaloir sa loi sur les directives européennes dans des domaines aussi fondamentaux que l’identité nationale, la famille et l’éducation. Des notions désormais redéfinies comme de pures « questions culturelles et éthiques », échappant ainsi à l’influence de Bruxelles.
Les conséquences ne s’arrêtent pas là : l’amendement verrouille également l’adoption, la réservant exclusivement aux couples mariés, le mariage étant déjà constitutionnellement défini comme l’union d’un homme et d’une femme. Cette position radicale est saluée comme une « victoire pour toutes les femmes réduites au rang d’utérus à louer » par Olivia Maurel, porte-parole de la Déclaration de Casablanca. Elle voit dans cette décision un signal fort contre la marchandisation du corps humain.
Si cette décision réjouit les abolitionnistes et pourrait relancer un débat houleux en France sur la « GPA éthique », elle représente surtout un pas inquiétant vers une fragmentation des droits et des valeurs au sein de l’Europe. La Slovaquie, en choisissant la voie de l’autonomie nationale sur ces questions brûlantes, pourrait bien inspirer d’autres pays et mettre à mal l’harmonie déjà fragile de l’Union. Ce vote n’est pas un simple fait divers, c’est un symptôme de tensions profondes et un défi manifeste à l’unité européenne.






