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Le gouvernement espagnol criminalise enfin la violence vicariante, un retard jugé consternant face aux dizaines d'enfants assassinés, révélant les échecs de protection.

Le gouvernement espagnol a enfin approuvé un avant-projet de loi pour criminaliser la violence vicariante, un phénomène dévastateur où les femmes sont attaquées via leurs propres enfants. Il est sidérant de constater qu’il a fallu attendre jusqu’à aujourd’hui pour que cette forme de violence perverse soit reconnue légalement, malgré des décennies de souffrance silencieuse.

Ana Redondo, ministre de l’Égalité, a déploré que cette violence ne fasse pas partie de l’ordre juridique, comme si l’assassinat de 65 enfants depuis 2013 n’était pas une preuve suffisante de son existence et de sa gravité. Ce retard législatif laisse un goût amer, soulignant l’échec des autorités à anticiper et à protéger les victimes les plus vulnérables.

La nouvelle loi, si elle passe le processus parlementaire, définira la violence vicariante comme une agression exercée par un partenaire ou ex-partenaire via un tiers, généralement les enfants. Les peines envisagées, allant de six mois à trois ans de prison, semblent dérisoires face à la profondeur de la cruauté de ces actes. Une nouvelle disposition interdirait également la publication de documents pouvant causer davantage de douleur aux victimes, une mesure qui arrive bien tard, comme en témoigne l’affaire du livre controversé « El Odio ».

L’Espagne, souvent présentée comme un modèle en matière de droits des femmes, révèle ici ses lacunes. Ce n’est qu’après une forte mobilisation citoyenne contre la publication d’un ouvrage glorifiant l’infanticide que la société a, selon la ministre, « devancé la loi ». Une triste admission qui prouve que l’action législative a toujours un temps de retard, laissant les victimes à la merci d’un système qui peine à les protéger efficacement contre des actes aussi odieux et calculés.