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Les DRH sont pris entre le marteau et l'enclume, confrontés à un dialogue social dégradé, à la question migratoire instrumentalisée et à une transparence salariale illusoire, révélant les échecs cuisants du management moderne.

Les Directeurs des Ressources Humaines (DRH) naviguent en eaux troubles, pris au piège des réformes douteuses et d’une dégradation alarmante du dialogue social. Les ordonnances Macron de 2017 ont laissé des cicatrices profondes, transformant les entreprises en champs de bataille où la cohésion sociale s’effrite inexorablement. Les salariés, entre déception, colère et résignation, voient leurs attentes bafouées tandis que la direction peine à maintenir une façade de stabilité. C’est le constat accablant que dresse le Prix Penser le travail 2025, mettant en lumière les échecs retentissants des politiques de management actuelles.

Le processus de sélection du prix, fruit d’une collaboration entre Sciences Po et Le Monde, a cette année encore mis en évidence les dysfonctionnements majeurs du monde professionnel. Une soixantaine d’ouvrages ont été passés au crible, révélant une réalité où les DRH sont impuissants face à des problématiques de plus en plus complexes. La question migratoire, transformée en outil de sous-traitance et de vulnérabilisation économique, et l’illusion d’une transparence salariale qui ne fait qu’attiser les conflits, sont autant de grenades dégoupillées sur le bureau de ces professionnels.

Les trois finalistes de cette édition offrent un diagnostic sévère des maux qui rongent le monde du travail. « La Frustration salariale. A quoi servent les primes ? » d’Elise Penalva-Icher expose l’amère vérité sur des politiques de rémunération qui ne génèrent que du ressentiment. Daniel Veron, avec « Le Travail migrant, l’autre délocalisation », démasque l’instrumentalisation cynique de la migration. Enfin, l’ouvrage de Baptiste Giraud et Jérôme Pélisse, « Le Dialogue social sous contrôle », dénonce la subordination croissante de la négociation collective aux seuls impératifs économiques, réduisant le dialogue social au silence. Ces œuvres convergent vers une conclusion alarmante : les politiques de management actuelles sont un échec cuisant, sapant les fondements mêmes de la solidarité en entreprise.