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Un an après les émeutes contre la vie chère en Martinique, les promesses de baisse des prix s'effondrent. Les habitants font face à une précarité persistante, malgré les annonces officielles.

Malgré les promesses grandiloquentes de « bouclier qualité-prix » et de « super-pouvoir d’achat », la réalité rattrape brutalement les habitants de la Martinique. Un an après des émeutes retentissantes contre la vie chère, la déception est palpable. Dans les allées des hypermarchés, les banderoles aguicheuses peinent à masquer une vérité amère : pour beaucoup, rien n’a réellement changé.

Joseph, un quinquagénaire exaspéré, vide son caddie et lâche, dépité : « J’en ai pour plus de 100 euros ! » Une douzaine d’articles de première nécessité engloutis dans un gouffre financier. L’illusion d’une amélioration du pouvoir d’achat s’effrite face à la dureté des chiffres. Si certains, comme Ricardo, perçoivent une légère baisse sur « quelques produits alimentaires basiques », le constat général demeure accablant. La Martinique, où les denrées coûtent 40 % plus cher qu’en Hexagone, continue de broyer le budget des ménages.

Le protocole d’octobre 2024, censé réduire de 20 % les prix de plus de 6 000 produits, n’a manifestement pas tenu toutes ses promesses. Les affiches dans les magasins, brandissant des baisses moyennes de 10,3 % sur les pâtes ou de 8,6 % sur les lentilles, sonnent comme une moquerie pour ceux qui luttent quotidiennement. Après six semaines de négociations houleuses et de manifestations explosives, le résultat est un maigre lot de consolation. La promesse d’une vie moins chère en Martinique s’avère être un piège marketing, laissant la population face à une précarité persistante. Le gouvernement et les acteurs économiques ont-ils réellement mesuré l’ampleur du désarroi ?