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Le commandant du pétrolier russe fantôme, arraisonné par la France, ne sera jugé que pour « refus d’obtempérer ». Une décision controversée qui minimise les soupçons de graves délits maritimes et soulève des questions sur la réelle volonté de transparence. L'affaire pourrait bien être étouffée.

L’affaire du pétrolier russe sans pavillon, le « Boracay » ou « Pushpa », arraisonné par les autorités françaises au large d’Ouessant, prend une tournure pour le moins décevante. Alors que les soupçons pesaient sur de graves délits maritimes, le commandant du navire, de nationalité chinoise, ne sera finalement jugé que pour un simple « refus d’obtempérer » par le tribunal de Brest, le 23 février 2026. Une décision qui soulève de sérieuses questions sur la volonté réelle de faire la lumière sur cette affaire trouble.

Le parquet de Brest avait initialement ouvert une enquête pour « défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon » et « refus d’obtempérer », plaçant en garde à vue le capitaine et son second. Cependant, seul le commandant est poursuivi, et son second a été « laissé libre de se retirer ». Cette clémence apparente contraste étrangement avec l’importance de la cargaison – une quantité significative de pétrole russe – et les incohérences flagrantes concernant la nationalité du navire.

Le procureur de la République de Brest, Stéphane Kellenberger, insiste que « tous autres aspects éventuels touchant à cette affaire ne relèvent pas de la compétence du parquet ». Cette déclaration est loin de rassurer, laissant planer le doute sur les raisons profondes de cette limitation des poursuites. Le navire, transportant du pétrole de Russie vers l’Inde, était considéré comme « sans pavillon au sens du droit international », une situation alarmante qui aurait dû engendrer des investigations bien plus poussées.

L’opération d’arraisonnement, fondée sur l’article 110 de la convention ONU de Montego Bay, était justifiée par des « incohérences » patentes. Pourtant, malgré la gravité des faits et le contexte géopolitique tendu, l’issue judiciaire semble minimiser l’incident. Le public est en droit de se demander si cette affaire de pétrolier fantôme n’est pas en train d’être discrètement enterrée, laissant impunis des actes potentiellement bien plus graves qu’un simple manquement administratif.