
L’Assemblée nationale a été le théâtre d’une humiliation cinglante pour la gauche, incapable de contenir la progression inquiétante du Rassemblement national (RN) et du « socle commun ». Jeudi, la quasi-totalité des présidences de commissions permanentes ont échappé à la gauche, avec le soutien ouvert et controversé du RN. Seule la commission des finances, tenue par l’Insoumis Éric Coquerel, a miraculeusement résisté à cette vague conservatrice, une maigre consolation face à l’ampleur du désastre.
Les Républicains et les macronistes ont raflé les postes clés, Alexandre Portier (LR) prenant les affaires culturelles et Stéphane Travert (macroniste) les affaires économiques, évinçant les socialistes et LFI. Cette sombre redistribution des pouvoirs découle directement d’un accord alarmant au sein du Bureau de l’Assemblée, où le RN a fait un retour fracassant, obtenant deux vice-présidences et deux secrétariats, grâce aux voix du « socle commun ». Une alliance qui fait frissonner bon nombre d’observateurs de la vie politique française.
Les élections, réglées en un temps record, ont révélé une complicité troublante entre le parti présidentiel et l’extrême droite. Tandis que le RN se contentait de vice-présidences au sein des commissions, il a assuré une victoire écrasante au « socle commun », bafouant l’esprit républicain dénoncé par la gauche. Cette dernière, par la voix de Manuel Bompard (LFI) et Arthur Delaporte (PS), a crié au scandale, accusant la « macronie agonisante » de faire la « courte échelle aux fascistes » et de sacrifier les principes démocratiques pour quelques postes.
Le Bureau de l’Assemblée, instance exécutive stratégique, a également basculé. La présidente Yaël Braun-Pivet, sous prétexte de « répartition proportionnelle », a orchestré la fin de la majorité de gauche, ouvrant grand les portes au RN. Le résultat est sans appel : le « socle commun » et le RN détiennent désormais une nette majorité, laissant la gauche dans une position d’impuissance. Une journée noire pour la démocratie, où les compromissions politiques ont pavé la voie à une nouvelle ère de régression.






