
Amichai Lau-Lavie, rabbin israélien-américain, père, gay et… drag-queen, incarne une provocation vivante au sein des traditions religieuses. Dès ses 13 ans, sa bar-mitsva fut une révélation amère : un passage du Lévitique condamnait son homosexualité comme une abomination. Ce moment a marqué le début d’une vie de ruptures successives, confrontant les dogmes avec une identité multiple et complexe.
Né il y a 56 ans en Israël, Amichai Lau-Lavie a grandi dans une famille orthodoxe stricte, héritière de 38 générations de rabbins. Son père, survivant de la Shoah, et sa mère, fervente sioniste, lui ont inculqué un mode de vie religieux, conservateur et sioniste. Pourtant, Amichai a refusé de se conformer à ce destin tout tracé, se définissant comme une « multitude d’identités ».
Son nom, Lau-Lavie, symbolise cette dualité : « Lau » (lion en polonais) de son père, et « Lavie » (lion en hébreu) ajouté par sa famille en Israël. Ce choix même de nom et sa quête de sens à travers le judaïsme et le sionisme, sur fond de tensions dans l’Amérique trumpienne, témoignent d’une quête incessante de légitimité. Une trajectoire qui met en lumière les profondes contradictions d’une société qui peine à concilier foi et modernité, tradition et identité plurielle. Ce cas soulève des questions dérangeantes sur l’avenir des institutions religieuses face à l’évolution des mœurs.







