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La Corée du Sud admet enfin sa responsabilité dans l'adoption forcée de dizaines de milliers d'enfants à l'étranger, un scandale aux racines profondes.

La Corée du Sud, après des décennies de silence, a enfin admis sa responsabilité accablante dans l’adoption forcée et frauduleuse de dizaines de milliers d’enfants à l’étranger. Une reconnaissance tardive qui ne saurait effacer le traumatisme de plus de 140 000 enfants arrachés à leurs racines entre 1955 et 1999.

Le président sud-coréen, Lee Jae-muyng, a concédé que «l’État n’a pas pleinement assumé ses responsabilités», une formule minimale pour couvrir l’ampleur d’un scandale aux ramifications mondiales. Ses «sincères excuses» et «mots de réconfort» sonnent creux face aux vies brisées et aux familles déchirées par ces pratiques.

L’origine de cette tragédie remonte à l’après-guerre de Corée, où des enfants métis, nés de soldats américains et de mères coréennes, furent massivement envoyés à l’étranger. Un pays obsédé par son «homogénéité ethnique» a préféré cacher sa misère plutôt que d’assumer sa progéniture, transformant des enfants en marchandises d’exportation.

En mars dernier, la Commission vérité et réconciliation avait déjà mis en lumière les pratiques frauduleuses du gouvernement, notamment la falsification de documents et l’échange d’identités. Un rapport accablant qui révélait également le non-respect flagrant des procédures légales de consentement des parents biologiques. Un sombre chapitre de l’histoire sud-coréenne se dévoile enfin, mais les conséquences de cette politique dévastatrice continuent de hanter des milliers de familles.