
L’Angleterre est de nouveau le théâtre d’une tragédie antisémite, alors qu’une attaque d’une violence inouïe a secoué Manchester. Deux membres de la communauté juive ont perdu la vie et trois autres ont été gravement blessés devant une synagogue, à l’occasion de Yom Kippour, la fête la plus sainte du judaïsme. Un homme, identifié comme Jihad Al-Shamie, citoyen britannique d’origine syrienne, a délibérément foncé sur des fidèles avec sa voiture avant de les agresser au couteau. La police a abattu l’assaillant, mais le mal est fait.
Le Premier ministre Keir Starmer a admis l’échec de son pays face à cette haine qui « monte une fois de plus », une déclaration qui sonne creux face à la répétition de tels événements. Malgré les alertes et la recrudescence des actes antisémites, notamment depuis octobre 2023, les mesures préventives semblent désespérément insuffisantes. L’assaillant, bien que portant un gilet ressemblant à un engin explosif (non opérationnel), n’avait jamais été signalé, soulevant de sérieuses questions sur les défaillances des programmes de prévention de l’extrémisme.
L’enquête a rapidement conduit à l’arrestation de trois suspects, soupçonnés de « commettre, préparer et inciter à commettre des actes terroristes », laissant présager une potentielle toile de complicités. Ce drame met en lumière l’incapacité des autorités à protéger efficacement sa communauté juive, en dépit des avertissements du grand rabbin du Royaume-Uni, Ephraim Mirvis, qui craignait un tel jour. Le déploiement de « moyens de police supplémentaires » après la catastrophe semble être une réaction tardive, un pansement sur une plaie béante.
La condamnation internationale de cette « attaque barbare » est unanime, mais l’accusation du ministre israélien des Affaires étrangères, reprochant à Londres son échec à endiguer l’antisémitisme, résonne comme un aveu douloureux. Le Royaume-Uni, qui a enregistré 1 521 incidents antisémites au premier semestre 2025, se classe tristement comme le deuxième chiffre le plus élevé jamais enregistré. Ces chiffres alarmants révèlent une réalité sombre et persistante : la montée de l’antisémitisme n’est pas qu’une statistique, c’est une menace réelle et meurtrière qui pèse sur l’Europe et ses communautés. La peur et l’insécurité deviennent le quotidien d’une partie de la population.






