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La France s'enlise dans une crise de la mobilité résidentielle : 5,9 millions de déménagements en 2023, en baisse de 20% en dix ans. Coûts du logement et vieillissement sont les principaux freins.

La France est confrontée à une mobilité résidentielle en chute libre, marquant un déclin inquiétant de près de 20 % en seulement dix ans. En 2023, à peine 5,9 millions de Français ont osé changer de domicile, soit moins d’un habitant sur dix. Cette stagnation révèle une nation de plus en plus engluée dans ses habitudes, incapable de s’adapter aux dynamiques changeantes du marché.

Les explications avancées par l’Insee sont tout aussi sombres : une natalité en berne et une population vieillissante contribuent à cette inertie. Mais le véritable coupable semble être les contraintes financières écrasantes et le coût exorbitant du logement, qui emprisonnent les ménages dans leur résidence actuelle, les privant de toute perspective d’amélioration. La crise sanitaire n’a pas non plus bouleversé cette tendance de fond, loin de l’exode urbain tant fantasmé. Si un léger report vers des zones moins denses a été observé, la réalité est celle d’une mobilité ralentie et contrainte.

Qui sont les rares courageux à encore oser le grand saut ? Principalement les jeunes de 20 à 25 ans, souvent poussés par leurs études ou l’entrée dans la vie active. Les personnes seules et les familles monoparentales sont également plus enclines à bouger, probablement contraintes par des situations précaires. Les propriétaires, écrasés par le poids de leur bien, se montrent bien moins aventureux. Tandis que l’Île-de-France continue de perdre des habitants, les régions de l’Ouest, notamment la Bretagne, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie, attirent encore, mais ces mouvements ne compensent pas le ralentissement général. La France se rigidifie, et avec elle, les espoirs d’une dynamique renouvelée semblent s’évanouir.