La quête d’un contrat d’alternance s’est transformée en véritable chemin de croix pour des milliers d’étudiants, confrontés à un marché de l’emploi en pleine déroute. De la cybersécurité à la comptabilité, en passant par la soudure, les récits d’échecs s’accumulent, laissant un goût amer de désillusion. Antoine, étudiant en finance à Cergy, témoigne de plus de 300 tentatives infructueuses, sans même une chance de défendre sa motivation. Une situation dramatique qui pourrait le contraindre à abandonner son master, à l’image de 18 de ses 24 camarades de promotion.
Le constat est tout aussi alarmant pour Charly Arretche, étudiant en école de commerce, qui, après avoir reporté son année d’alternance, se retrouve toujours dans l’impasse. « C’est juste honteux de se retrouver dans cette situation », fustige-t-il, exprimant le sentiment d’une génération sacrifiée. Les témoignages recueillis par Le Monde abondent dans ce sens, révélant des centaines, voire des milliers de candidatures pour une poignée de retours, presque toujours négatifs.
Ces expériences malheureuses ne font que confirmer les prévisions sinistres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). L’organisme prévoit une destruction de 65 000 postes d’alternants en seulement six mois d’ici la fin de l’année. Une catastrophe sociale et éducative imminente, qui risque de laisser sur le carreau des milliers de jeunes, privés d’une formation essentielle et d’une première expérience professionnelle. Le rêve de l’alternance vire au cauchemar, plongeant les étudiants dans une angoisse grandissante.
