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La marque de mode IKKS est placée en redressement judiciaire, menaçant plus de 1 000 emplois. Une nouvelle illustration de la crise qui frappe le prêt-à-porter français.

La marque de mode IKKS, autrefois symbole d’élégance urbaine, s’effondre. Placée en redressement judiciaire, l’entreprise met en péril l’avenir de plus de 1 000 employés. Le tribunal des activités économiques de Paris a confirmé la nouvelle, ouvrant une période d’observation jusqu’en avril 2026. Un coup dur pour le groupe, déjà en proie à des difficultés persistantes.

Les causes de cette débâcle sont multiples et alarmantes. La crise sanitaire du Covid-19 a profondément modifié les habitudes de consommation, propulsant le marché de la seconde main, notamment pour la catégorie junior. À cela s’ajoute le conflit en Ukraine, qui représentait auparavant 12 % des approvisionnements d’IKKS. Des choix stratégiques douteux et une incapacité à s’adapter aux mutations du marché ont sans doute précipité cette chute.

Malgré des tentatives désespérées de sauvetage en 2024, avec l’abandon de dettes par les créanciers et l’injection de liquidités, la marque n’a pas réussi à redresser la barre. En février 2024, un plan social avait déjà entraîné la suppression de 140 emplois et la fermeture de 77 magasins, un triste présage de la situation actuelle. Les 30 millions d’euros débloqués pour tenter de retrouver la rentabilité n’auront manifestement pas suffi à endiguer la descente aux enfers.

IKKS rejoint ainsi la longue et désolante liste des marques françaises de prêt-à-porter en difficulté : Camaïeu, Kookaï, Gap France, Jennyfer, André, San Marina, Minelli… Un véritable cimetière de la mode, victime d’un cocktail explosif de pandémie, d’inflation galopante, de hausses des prix de l’énergie et des matières premières, et d’une concurrence féroce de la mode éphémère incarnée par des géants comme Shein. L’industrie du prêt-à-porter français est en pleine déroute, et l’avenir d’IKKS reste sombre.