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Le Maroc est secoué par des violences et un appel à la démission du gouvernement. Le collectif GenZ 212 dénonce l'échec des autorités face aux revendications sociales d'une jeunesse exaspérée.

Le Maroc s’enfonce dans une crise sociale sans précédent, marquée par des violences mortelles et un appel retentissant à la démission du gouvernement. Après une nuit de chaos qui a coûté la vie à trois personnes, le collectif récemment apparu, GenZ 212, exige la dissolution de l’exécutif, incapable de répondre aux aspirations d’une jeunesse exaspérée. Ce mouvement, né de la colère populaire face à des services de santé et d’éducation défaillants, ne cesse de prendre de l’ampleur, défiant les autorités.

Les manifestations, d’une spontanéité inédite, trouvent leur origine dans le drame des huit femmes enceintes décédées à l’hôpital d’Agadir. Un symbole macabre de l’échec d’un système. Tandis que le gouvernement tente de temporiser par un dialogue de façade, les slogans fusent : « Le peuple veut la santé et l’éducation », un cri du cœur qui résonne dans tout le royaume. Mais les promesses officielles n’apaisent plus la fureur d’une population qui se sent trahie.

La situation s’est aggravée avec les affrontements qui ont suivi les rassemblements. Les autorités dénoncent des tentatives de pillage et des actes de vandalisme, tandis que le collectif affirme rejeter toute violence. Cependant, le bilan est lourd : trois morts, des centaines de blessés, des dégâts matériels considérables. Le pays, qui se prépare à coorganiser la Coupe du monde 2030, semble plus préoccupé par des chantiers pharaoniques que par le bien-être de ses citoyens, creusant davantage les inégalités sociales et territoriales.

L’autorisation des manifestations par les autorités, loin d’apaiser les tensions, a semblé attiser le brasier. Des scènes de guérilla urbaine ont éclaté à Salé, avec des voitures de police incendiées et une agence bancaire attaquée. Des centaines de mineurs ont été impliqués dans ces violences, preuve d’un désespoir croissant. Le Maroc se trouve à la croisée des chemins, entre les ambitions mondiales d’une élite et la réalité amère d’un peuple en quête de dignité et de justice sociale. Le fossé se creuse, menaçant de déstabiliser un pays déjà fragile.