
La première économie mondiale est plongée dans l’incertitude. Le traditionnel « jour de l’emploi » du premier vendredi du mois, tant attendu par les économistes et les politiques, n’a pas eu lieu. Le **shutdown budgétaire** aux États-Unis a contraint le ministère du Travail américain (BLS) à suspendre la publication de son rapport mensuel crucial sur l’emploi. Une situation **alarmante** qui prive le pays d’un thermomètre économique essentiel, laissant planer une ombre sur la santé du marché du travail.
Le site du BLS, habituellement mis à jour à 8h30 (heure locale) avec des chiffres fondés sur un vaste sondage auprès des entreprises, affichait un message lapidaire : « la suspension des services du gouvernement fédéral ». La paralysie budgétaire, résultant d’un échec à s’accorder sur un budget fédéral, a mis au chômage technique de nombreux fonctionnaires, y compris ceux du BLS. Cette situation **dramatique** entrave la diffusion d’indicateurs économiques récurrents, rendant toute analyse précise quasi impossible. Même la sénatrice démocrate Elizabeth Warren avait appelé Donald Trump à publier le rapport coûte que coûte, en vain.
Cette absence de données survient dans un contexte déjà tendu. Le 1er août, Donald Trump avait **limogé la directrice du BLS**, Erika McEntarfer, l’accusant, sans preuve, d’avoir « manipulé » les chiffres après un rapport jugé décevant. Le rapport suivant avait d’ailleurs conforté l’idée d’un marché du travail en perte de vitesse, une réalité que Trump s’était empressé de minimiser. Les tentatives de la Maison Blanche de nommer un économiste conservateur à la tête du service ont par ailleurs suscité une **levée de boucliers**, même dans son propre camp, forçant l’exécutif à se raviser. Dans ce brouillard, les analystes s’attendaient à un taux de chômage stable à 4,3 % et à une légère augmentation des créations d’emplois en septembre, mais ces chiffres resteront, pour l’heure, de pures spéculations.








