
Le scandale persiste : les milliardaires français continuent de contourner l’impôt, payant un taux dérisoire comparé aux citoyens lambda. Alors que la majorité des Français cèdent en moyenne 50 % de leurs revenus en prélèvements obligatoires, les plus grandes fortunes s’en tirent avec à peine 25 %, soit deux fois moins. Une injustice fiscale flagrante, légalement orchestrée par des mécanismes d’optimisation fiscale, qui sape la confiance dans le système.
Face à ce constat accablant, la proposition d’un taux plancher d’imposition sur la fortune, popularisée sous le nom de taxe Zucman, semblait être une lueur d’espoir. Soutenue par sept Prix Nobel d’économie et une pléthore d’experts, cette mesure visait à imposer 2 % du patrimoine des foyers fiscaux dépassant 100 millions d’euros. L’objectif était clair : s’assurer que les plus riches contribuent enfin à la hauteur de leurs moyens, rétablissant ainsi l’égalité devant l’impôt, un principe constitutionnel bafoué.
Cependant, l’Assemblée nationale a beau avoir voté cette taxe en février, le Sénat, lui, l’a brutalement rejetée en juin. Un coup dur pour les partisans d’une fiscalité plus juste. Ce « bouclier antiexil », qui aurait pu générer entre 15 et 25 milliards d’euros par an, est désormais relégué aux oubliettes. Les arguments des économistes minimisant les recettes potentielles, souvent basés sur des comparaisons trompeuses avec des impôts sur la fortune antérieurs et défaillants, ont malheureusement prévalu. Ces derniers omettent sciemment le dispositif essentiel de la taxe Zucman : la limitation de l’exil fiscal, un fléau qui a ruiné les précédentes tentatives de réforme.
L’échec de cette initiative met en lumière la résistance acharnée des élites et la fragilité des réformes face aux intérêts des ultra-riches. Le fossé se creuse, et le sentiment d’impunité fiscale des milliardaires ne fait que s’accentuer, laissant une majorité de Français à la merci d’un système qui les 압resse toujours plus.








