tennis-court-slow-speed
Alexander Zverev dénonce l'uniformisation des surfaces de tennis, accusant les directeurs de tournoi de favoriser Carlos Alcaraz et Jannik Sinner. Cette perte de diversité menace l'équité sportive.

Alexander Zverev, le numéro trois mondial du tennis, a jeté un pavé dans la mare en dénonçant avec virulence l’uniformisation « scandaleuse » des surfaces de jeu. Selon lui, cette dérive orchestrée par les directeurs de tournoi vise à favoriser la domination écrasante de Carlos Alcaraz et Jannik Sinner. Une accusation grave qui met en lumière les coulisses d’un sport en pleine mutation, perdant son âme pour la rentabilité.

Après sa victoire au deuxième tour du Masters 1000 de Shanghai, Zverev n’a pas mâché ses mots. L’indice de rapidité des courts chinois a été drastiquement réduit cette année, transformant le jeu en un combat lent et prévisible. « Je sais que les directeurs de tournoi vont dans ce sens, parce qu’ils veulent évidemment que Jannik et Carlos réussissent à chaque fois », a-t-il affirmé, pointant du doigt une stratégie délibérée. Cette lenteur excessive avait déjà exaspéré Taylor Fritz, numéro quatre mondial, qui l’a qualifiée de « très mauvais changement ».

Le constat est amer pour les puristes du tennis : « J’ai horreur que ça soit toujours la même chose. Avant, on ne pouvait pas proposer le même tennis sur gazon, dur ou terre battue. Aujourd’hui, on peut jouer presque de la même manière sur toutes les surfaces », regrette Zverev. Ces propos font écho à ceux de la légende Roger Federer, qui déplorait déjà le mois dernier cette perte de diversité. Selon lui, il est désormais possible de « gagner Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open en jouant de la même façon », un symptôme alarmant de la dénaturation du sport.

Zverev insiste : « Le tennis a besoin d’un peu de variété, et je pense que cela nous manque en ce moment. » Même Jannik Sinner a admis l’homogénéité des vitesses, minimisant toutefois l’impact en déclarant que c’est le cas « depuis longtemps déjà ». Une réponse qui sonne comme un aveu, confirmant les craintes d’un sport où l’adaptabilité tactique est reléguée au second plan. La monotonie menace le spectacle, privant les fans de la richesse des styles de jeu d’antan et favorisant une poignée de joueurs au détriment de l’équité sportive.