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Le gouvernement Lecornu promet la suppression progressive de la CVAE, mais l'incertitude plane sur cette mesure déjà maintes fois reportée et sujette aux aléas budgétaires.

Le gouvernement de Sébastien Lecornu promet une baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) dès 2026, avec l’ambition de la supprimer intégralement d’ici trois ans. Un geste fort, mais dont la réalisation demeure plus qu’incertaine. Cette mesure, évaluée à 1,1 milliard d’euros pour 2026, est censée alléger le fardeau des PME et des ETI, notamment dans le secteur industriel. Pourtant, le passé récent nous montre un gouvernement peu enclin à tenir ses promesses fiscales.

La CVAE, un impôt de production lourdement critiqué par les entreprises, aurait dû disparaître dès 2024. Mais entre les annonces et la réalité budgétaire, le fossé s’est creusé. Les difficultés financières de la France ont déjà maintes fois reporté cette suppression tant attendue, laissant un goût amer aux acteurs économiques.

L’entourage du Premier ministre vante « un soutien direct au produire en France ». Une belle formule, qui masque mal les incertitudes persistantes. Le projet de budget pour 2026 est encore loin d’être gravé dans le marbre et le Parlement pourrait, comme à son habitude, amender ou même annuler cette proposition. La prudence est donc de mise, car les entreprises ont déjà été échaudées par le passé.

Cette annonce, bien que saluée par certains syndicats patronaux comme la CPME, ne doit pas faire oublier la fragilité des finances publiques. Réduire un impôt de production est louable, mais à quel prix pour l’équilibre budgétaire ? Le risque est grand de voir cette mesure se transformer en un nouveau mirage, ou pire, d’engendrer d’autres coupes budgétaires ailleurs, pénalisant d’autres secteurs. En fin de compte, la suppression progressive de la CVAE reste une promesse soumise à de trop nombreux aléas pour être prise pour argent comptant.