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Deux ans après les attaques du 7 octobre, la société israélienne s'enfonce dans la radicalisation, validant l'offensive à Gaza malgré un bilan humain désastreux et des accusations de génocide. Les voix critiques sont étouffées.

Deux ans après les horreurs du 7 octobre, qui ont laissé 1 205 morts, la société israélienne semble s’enfoncer davantage dans un nationalisme exacerbé. Loin de remettre en question l’offensive dévastatrice à Gaza, une majorité d’Israéliens, toujours sous le choc, valide la poursuite des opérations militaires. Cette posture, observée par Luc Bronner du Monde à Jérusalem, révèle un traumatisme profond qui nourrit une intransigeance alarmante.

La question des otages, une quarantaine d’Israéliens encore détenus par le Hamas, morts ou vifs, domine les débats, masquant toute critique sérieuse de la stratégie gouvernementale. Les voix dissonantes, celles qui appellent à la fin de l’offensive par solidarité avec les Palestiniens, sont marginalisées à l’extrême, prouvant la polarisation croissante du pays.

Plus inquiétant encore, les deux dernières années ont vu une banalisation des discours radicaux. Des sondages récents montrent qu’une part significative de la population adhère désormais à des idées autrefois l’apanage de l’extrême droite la plus violente. Cette dérive idéologique, loin de s’atténuer, semble s’ancrer profondément dans l’opinion publique, menaçant la stabilité régionale déjà fragile.

Pendant ce temps, le bilan humain à Gaza est catastrophique : plus de 66 000 Palestiniens tués depuis le 7 octobre 2023, un chiffre validé par l’ONU. Et comme si cela ne suffisait pas, un rapport accablant du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a conclu mi-septembre 2025 qu’Israël commettait quatre des cinq catégories de faits définissant le crime de génocide selon la convention de 1948. Une accusation d’une gravité inouïe qui soulève des questions fondamentales sur la conduite des opérations et l’avenir de la région.