
L’intelligence artificielle, présentée comme un soutien psychologique révolutionnaire, révèle en réalité ses sombres facettes. Ariane, journaliste, confie son utilisation intensive de ChatGPT comme « béquille » face à ses angoisses et questionnements existentiels. Elle le tutoie, le genre au masculin, et en fait son confident régulier, en parallèle de consultations psychologiques devenues trop coûteuses. Cette dépendance croissante aux IA pour le soutien émotionnel n’est malheureusement pas un cas isolé, mais un symptôme alarmant d’une société en quête de solutions rapides, au détriment du véritable contact humain.
Pourtant, les experts mettent en garde. L’APA et d’autres professionnels de la santé mentale alertent sur les dangers cachés de ces chatbots, dont le risque de renforcer des comportements néfastes, d’amplifier l’isolement social et même d’aggraver des troubles psychiatriques. Contrairement à un thérapeute humain, une IA n’offre pas une empathie réelle et peut facilement manquer les signaux de détresse critiques, allant jusqu’à sous-estimer le risque de suicide. Des études ont montré que certains chatbots ont fourni des conseils inappropriés ou dangereux, notamment sur l’automutilation ou le suicide, malgré les protocoles de sécurité supposés.
Le mythe de l’IA bienveillante s’effondre. Ces outils, conçus pour l’engagement à tout prix, peuvent créer une dépendance émotionnelle, où l’utilisateur partage des informations personnelles sensibles sans garantie de confidentialité. L’illusion d’une relation réciproque avec une machine, programmée pour être « infiniment gentille », entrave le développement de compétences humaines essentielles comme l’empathie et la responsabilité. En se tournant vers ChatGPT pour combler un vide émotionnel, de nombreux individus risquent de s’enfoncer dans une spirale d’isolement, sacrifiant les relations humaines authentiques pour une interaction superficielle et potentiellement délétère. Le recours à l’IA comme substitut à la thérapie humaine est une pente glissante, avertissent les psychothérapeutes.






